Vous êtes soucieux de votre environnement alors
Mettez de la biodiversité dans votre jardin
Au moment où j’écris cet article, mon nouveau site AmbleteuseNature.com en n’est qu’à ses débuts. Toutefois, mes observations sont consignées depuis 2012 et beaucoup d’entre vous me posent souvent la même question : « Comment fais-tu pour avoir autant de biodiversité dans ton jardin ? » La réponse est dans la question : il faut de la biodiversité et cela passe par quelques étapes pour avoir un BioJardin.
Qu’est-ce qu’un BioJardin ?
La définition que l’on peut trouver sur Wikipédia :
Un jardin est un lieu durablement et hypothétiquement aménagé où l’on cultive de façon ordonnée des plantes domestiquées ou sélectionnées.
Celle qui est écrite sur le Larousse :
Terrain, souvent clos, où l’on cultive des légumes, des fleurs, des arbres et arbustes fruitiers et d’ornement ou un mélange de ces plantes. Espace aménagé pour la promenade ou le repos, dans un souci esthétique, et portant des pelouses, des parterres, des bosquets, des plans d’eau.
Lorsque vous tapez la recherche « Définition jardin » sur google, vous obtenez 13 100 000 façon de voir les choses. Si comme moi, vous voulez que grenouilles, chardonnerets élégants, euphorbe ou autres fouines, hérissons ou petites tortues fassent partie du quotidien de votre jardin, une seule définition s’impose :
CRÉEZ UN BIOJARDIN
Un jardin ne doit pas être pensé que pour soi. Il doit se travailler au fil du temps avec comme leitmotiv que ce n’est pas nous qui y vivons mais le végétal, l’animal, …la vie. Si c’est un régal pour vos yeux, c’est d’autant mieux. Invitez la biodiversité dans votre jardin.
Qu’est-ce qu’une steppe urbaine ?
Vous avez certainement constaté comme moi l’uniformisation des constructions de logements individuels. Cela pousse comme des champignons.
Une maison de 100m² qui trone sur un terrain de 500m². Une entrée en bitume, une clôture rigide en périphérie et un beau gazon tondu bien ras toutes les semaines. Pour verdir le tout et se protéger du regard des voisins, une haie en thuyas est plantée le long de la clôture. Vous la voyez cette maison ? C’est ce que j’appelle : une steppe urbaine. La seule biodiversité que vous y trouverez sera peut-être un nid de fourmis.
Vous me direz que cela fait propre et soigné, que cela montre une certaine élégance avec une pointe assumée d’étalage ostentatoire de son train de vie.
Imperméabilisation des sols, évaporation par manque de végétation, absence de nourriture pour les pollinisateurs, désherbage chimique et/ou systématique,…, sont autant de choses que l’on peut minimiser pour que nos enfants aient la chance de continuer à profiter de la vie. Avec quelques résolutions simples, tout le monde peut y arriver.
Comment créer son BioJardin ?
Haies, cailloux et pelouse pour commencer.
A ce sujet, vous l’aurez compris, l’uniformité est l’anti-thèse du Biojardin. On pourrait même dire que le mélange des genres favorise la biodiversité, tout n’étant qu’équilibre. Alors, la nature ayant horreur du vide, il va nous falloir occuper l’espace de façon méthodique.
Préferez les cailloux au bitume ou au béton pour votre entrée de garage.
Plantez une haie d’arbustes à fruits en limite de propriété plutôt que des thuyas.
Semez une pelouse naturelle où trèfles et paquerettes auront droit de cité.
Une entrée de garage ou un cheminement en cailloux a l’avantage de laisser pénétrer les eaux de pluie. Il faut bien évidemment poser préalablement une bâche type geotextile pour éviter que la végétation n’envahisse vos cailloux. Notez qu’il vous faudra retirer les herbes qui profiteront du moindre grain de sable ou de terre pour les envahir. Le retrait par désherbant est bien évidemment à proscrire. N’attendez pas non plus d’être envahi comme sur la photo ci-dessus; naturel ne veut pas dire négligé.
Concernant la haie, tout dépend de l’espace que vous avez. Arbres puis grands et petits arbustes à baies sont idéal pour accueillir papillons et oiseaux. Perso, j’ai une préférence pour le troëne. Il attire de très nombreux papillons comme le vulcain ou le robert le diable et sert d’abris pour la nidification des oiseaux.
Alors oui, Mesdames, laissez donc vos maris semer une pelouse. Vous aurez la paix au moins une fois toutes les 2 à 3 semaines le temps qu’ils y passent leur tondeuse à …
. Le trèfle ainsi broyé enrichira naturellement le sol en azote. Ah, au fait. Même si un ruisseau passe près de chez vous, il est inutile d’arroser votre pelouse en plein cagnard, c’est écologiquement une hérésie. De toute façon, elle va reverdir aux premières pluies de l’automne. Pas de chasse excessive non plus contre le pissenlit ou la luzerne qui peuvent venir coloniser votre fairway. La fleur disparaitra au premier coup de tondeuse mais aura permis à quelques insectes de se nourrir.L’indispensable potager au biojardin.
Une pelouse, c’est bien pour les enfants et pour le mari (tondeuse) mais cela ne favorise pas vraiment la biodiversité. Il y aura bien un ou deux bourdons qui vont butiner les fleurs de trèfles mais on peut faire beaucoup mieux.
Joindre l’utile à l’agréable.
Tous ceux qui possèdent un potager vous le diront : on sait ce que l’on mange et on est fier d’être son propre fournisseur de légumes.
Alors, bien sûr, on cultive de préférence des légumes qui s’adaptent à la nature de votre terrain et qui ne demande que peu d’eau. Certains sites spécialisés vous donnent les quantités d’eau par typologies de légumes. On n’hésite pas à poser un paillis de feuilles mortes pour garder l’humidité du sol et éviter les herbes indésirables d’envahir le potager. Elles poussent toujours mieux que nos légumes, bizarre ! Personnellement, pour avoir un biojardin et y inviter la biodiversité, j’ai choisi le mélange des genres. Les tomates et même les haricots verts sont souvent attaqués par pucerons et chenilles en tout genre. Comme dans tout BioJardin qui se respecte, on évite les insecticide alors je sème des capucines. Aucun entretien, très florifères, couvrant rapidement les sols, cette fleur a la faculté d’attirer toutes ces bestioles. Et tant qu’elles sont attablées sur ces fleurs, elles fichent la paix à vos légumes. Glaieuls, dahlias, bidens et cosmos cotoient haricots, petits pois, potirons et choux fleurs. La densité conserve l’humidité mais attention à ne pas trop étouffer vos légumes.
Lorsque l’on a trop de branchages à tailler, trops de déchets de cuisine, trop de feuilles mortes en automne, des solutions que le compost, le
ou la culture en lasagne peuvent être interressantes à expérimenter au potager.L’eau…la vie au biojardin.
Si vous voulez pouvoir observer un foisonnement de vie dans votre jardin, il va vous falloir installer un point d’eau. Du tout petit bassin à la grande mare, faites votre choix. Perso, j’ai fait les deux.
Une partie du jardin est occupée par un petit bac à poissons rouges. Il s’étend sur une trentaine de m². On y voit régulièrement des libellules, des grenouilles et crapauds mais aussi un couple de tourterelles turques qui viennent s’y abreuver.
Une mare naturelle occupe 250m² du terrain et est mon lieu d’observation favori. On y voit toutes sortes d’insectes ou d’oiseaux, du capricorne au martin pêcheur. J’y ai même vu un râle d’eau et un butor étoilé. Mais attention, avant de vous lancer dans la réalisation d’un point d’eau, gardez toujours en tête que c’est l’endroit du jardin où vous aurez le plus de boulot.
Un coin sauvage au biojardin.
Vous avez votre entrée de parking en bitume, vos thuyas qui vous cachent de vos voisins, une pelouse tondue rase tous les samedis ? Allez ! Tout n’est pas perdu, faites voir au monde que vous vous préoccupez de l’avenir du monde et donc de vos enfants. (j’exagére à peine tant ça urge). Vous allez décider de garder 3 ou 4m² de terrain…vierge. Vous allez voir rapidement la vie s’y installer avec une multitude de plantes sauvage au premier desquelles, la reine du jardin, la plante à tout faire et qu’il vous faut absolument posséder : l’ortie. On peut tout en faire : de l’engrais, du répulsif à nuisible et même…des beignets. C’est également une plante hôte pour nombre de papillons. Si je n’ai pas piqué votre curiosité sur l’ortie, semez donc des fleurs de prairies, les butineurs en raffolent.
Posez des équipements spéciaux au biojardin.
Alors, ça y est. On a son coin de pelouse tondue pas trop souvent, sa haie d’aubépines et ses rangées de carottes, son petit point d’eau et ses orties. Il est temps désormais de doter son jardin d’équipements spéciaux.
Nichoirs et mangeoires pour oiseaux en respectant quelques règles.
Hôtel à insectes en DIY c’est encore mieux.
Dortoir à hérissons.
Fabrique à humus avec un tas de bois.
Composteurs en vrac, en silo ou même rotatif.
Cabane d’observation.
Conclusion
Vous l’aurez compris, que vous ayez un grand ou petit terrain, tout n’est question que d’équilibre.
Modérez l’emploi de la tondeuse et du sécateur et laissez le bourdon butiner en paix.
Installez un hôtel à insectes pour attirer les coccinelles.
Laissez les pucerons attaquer vos capucines pour sauver vos tomates plantées à proximité.
Ne nourrissez les oiseaux qu’en hiver pour qu’ils puissent s’occuper des nuisibles en été.
Mais surtout, restez curieux de nature vous remarquerez que la nature est curieuse.
ARTICLES DÉJÀ EN LIGNE
Différenciez le crapaud de la grenouille
Crapaud ou grenouille ? That is la question.
Le Traquet motteux.
Le Traquet motteux m'attend de pattes fermesIl était là, planté devant moi, prenant la pose tel un sergeant major près...
Opération comptage des oiseaux
OPERATION COMPTAGE DES OISEAUXVous êtes vous demandé si les oiseaux qui fréquentent votre jardin sont de moins en...